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Bonjour, partons aux premiers siècles de l’ère chrétienne, en l’année 451. La bataille qui nous intéresse aujourd’hui opposa deux puissances militaires du temps. D’un côté l'Empire hunnique menés par leur chef Attila, auxquels s’ajoutent une multitude de peuples alliés soumis aux Huns, et celle de l’empire romain finissant mené par le général romain Flavius Aetius, maître du peu qu’il restait de la puissance romaine en Gaule. Pour espérer vaincre Attila, Aetius devait se résoudre à nouer des alliances avec d’autres peuples barbares comme les Wisigoth ou encore les Francs ou les Burgondes. La bataille des champs catalauniques, survenue près de Troyes en Champagne, sonna le glas de l’Empire hunnique. Le nom de champs catalauniques tire son origine du peuple gaulois les Catalauni, qui vivait là où la bataille eut lieu. Savez-vous dans quel contexte et pourquoi cette bataille s’est-elle déroulée ? Non, je vous explique. 

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Au Ve siècle, quand Attila, après avoir assassiné son frère Bleda, prit le pouvoir, vers 445, les relations entre l’Empire hunnique et l’Empire romain d’Orient et d'Occident étaient plutôt bonnes. L’Empire romain achetait sa tranquillité en payant un tribut au chef des Huns, en échange de quoi, Attila leur fournissait des mercenaires. Les relations se refroidirent quand Marcien, le successeur de l’empereur romain d’Orient Théodose II, refusa de payer le tribut. Attila propagea sa colère sur tout le territoire de l’Empire romain d’Orient. Une sombre affaire conjugale le détermina à envahir la Gaule, en plus d'être une terre richement dotée. L’empereur de l’Empire romain d’Occident ce coup-ci se nommait Valentinien III et sa sœur Honoria en était la co-impératrice. Valentinien III n’était pas enthousiaste à l’idée de partager le pouvoir avec sa sœur. Il lui imposa alors la chasteté, évitant ainsi toute revendication au trône de la part d’un éventuel époux ambitieux. La grande sœur, pour provoquer son frère, décida de prendre un amant. L’histoire ne dura pas longtemps, l’amant fut découvert, arrêté et exécuté. Honoria, elle, fut envoyée et retenue à Constantinople. Pour se venger de ce que son frère lui faisait subir, elle envoya une bague à Attila pour lui demander son aide. Le puissant guerrier Huns interpréta le cadeau comme une demande en mariage et réclama la Gaule en guise de dot à Valentinien III. Effrayés par une telle union, Valentinien III et les romains ramenèrent immédiatement la sœur à Rome où elle dut accepter de se marier à un banal sénateur. Attila, le fléau de Dieu comme ses contemporains l’appelait, était furieux de l’affront qui venait de lui être fait, il s’en alla sur le champ attaquer la Gaule. 

Au printemps 451, les guerriers Huns arrivèrent aux portes de Metz, les habitants refusant la reddition, la ville fut assiégée et quand les murailles finirent par céder, en peu de temps, la folie meurtrière des Huns s’abattit sur la ville. Il n’y eut plus âme qui vive. La nouvelle se répandit rapidement en Gaule. Pendant qu’Attila et les siens s’enfoncèrent un peu plus dans les terres franques, les notables de Paris, paniqués à l’idée de devoir affronter Attila, décidèrent de s’enfuir avec leurs biens. Mais, la future sainte Geneviève originaire de Nanterre, âgée de 28 ans seulement, et issue d'une famille de l'aristocratie gallo-romaine, décida, grâce à sa force de caractère, de galvaniser les troupes féminines. 

« Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. » dit-elle.

La Providence permit qu’Attila et ses hommes contournèrent Paris pour se rendre à Orléans par la Loire. La ville fut elle aussi assiégée mais les orléanais résistaient bien, le siège n’en finissait pas. Le moment était idéal pour les Romains et les Wisigoths de prendre la route vers la Gaule. La rencontre entre les Huns, qui venaient de piller Orléans, et la coalition franque et gallo-romaine, allait avoir lieu tout près de Troyes. Nous sommes le 20 juin 451, des milliers de redoutables guerriers, menés par le généralissime romain Aetius et le chef Huns Attila, s’affrontèrent dans des combats d'une rare violence. La coalition franque et romaine réussit à mettre Attila en échec. Malgré sa défaite, Attila traversa les Alpes en 452 avec la volonté de soumettre l’Italie. Plusieurs villes telles que Padoue, Vérone ou encore Milan furent prises, et Rome craignait d’être la suivante. L’empereur Valentinien III proposa à Attila de négocier, l'empereur lui envoya le 11 juin 452, le pape Léon Ier pour lui proposer un traité de paix. Le chef des Huns accepta et profita de son avantage dans la négociation pour réclamer à nouveau la main d’Honoria. La demande lui fut refusée. Une épidémie et la menace de son empire à l’est par l’empereur romain d’Orient précipita le départ d’Attila et de ses hommes. Le roi des Huns s’en alla, menaçant à l’égard des romains, et mourut l’année suivante en 453. La bataille des champs catalauniques modifia en profondeur les relations entre Romains et peuples barbares. Progressivement, les Francs imposèrent leur autorité sur la Gaule gallo-romaine et ce, pour les siècles à venir.

SOURCES :

REVUES DES DEUX MONDES

HISTORIA

HERODOTE

HISTOIRE POUR TOUS

Laroslav Lebedynsky, La campagne d'Attila en Gaule, Lemme edit, 2011