Jean V de Bueil (1406-1477) est une figure emblématique de la guerre de Cent Ans. Militaire talentueux, compagnon de Jeanne d’Arc et amiral de France, il s’illustra par ses faits d’armes contre les Anglais et participa activement à la consolidation du pouvoir royal sous Charles VII. Son surnom de "Fléau des Anglais" témoigne de son rôle décisif dans la reconquête du royaume. Mais Jean V de Bueil n’était pas seulement un guerrier : il fut aussi un écrivain, laissant à la postérité un ouvrage célèbre, Le Jouvencel, un récit mi-autobiographique, mi-didactique sur l’art de la guerre.
Jean V de Bueil naît en 1406, issu de la prestigieuse maison de Bueil, une famille noble de Touraine dont l’histoire est étroitement liée à la monarchie française. Son père, Jean IV de Bueil, meurt en 1415 lors de la désastreuse bataille d’Azincourt, laissant à son fils un héritage militaire et un devoir de vengeance contre l’ennemi anglais.
Dès son plus jeune âge, Jean est élevé dans un milieu où le service du roi est une évidence. Il reçoit une éducation de chevalier, apprenant les arts de la guerre, l’équitation et la stratégie militaire, compétences qui lui seront précieuses lorsqu’il entrera au service de Charles VII.
Jean V de Bueil entre véritablement en scène dans les années 1420, alors que la France est ravagée par la guerre de Cent Ans. Il rejoint le parti de Charles VII, alors en pleine reconquête contre les Anglais et les Bourguignons.
En 1428-1429, il participe au siège d’Orléans, où il combat aux côtés de Jeanne d’Arc. Ce moment marque un tournant dans le conflit : la libération d’Orléans galvanise les troupes françaises et annonce une série de victoires.
Citation de Jean V de Bueil (dans Le Jouvencel) : "Un prince doit être constant dans la guerre et patient dans la paix." Cette phrase traduit bien son engagement militaire et son soutien indéfectible au roi.
Jean continue à se distinguer sur le champ de bataille, notamment lors de la bataille de Patay (1429), où la cavalerie française écrase les archers anglais. Ces victoires permettent le sacre de Charles VII à Reims en juillet 1429, événement décisif pour la légitimité du roi.
Grâce à ses exploits, Jean V de Bueil gagne la confiance de Charles VII, qui le récompense par de nombreuses charges. En 1445, il devient amiral de France, une fonction prestigieuse qui lui confère l’autorité sur la flotte royale. Il est également nommé gouverneur du Dauphiné et sénéchal de Normandie, renforçant ainsi son influence.
Entre 1449 et 1453, il joue un rôle clé dans la reconquête de la Normandie et de la Guyenne, qui aboutit à la victoire décisive de Castillon en 1453. La guerre de Cent Ans prend alors fin, et Jean V de Bueil devient un acteur majeur de la pacification du royaume.
Après la guerre, Jean V de Bueil se retire en partie dans ses terres, notamment au château de Bueil, où il se consacre à l’écriture. Son ouvrage Le Jouvencel (vers 1466-1468) est un récit initiatique inspiré de sa propre carrière militaire. Ce livre, qui mêle roman chevaleresque et traité de guerre, est considéré comme un manuel de stratégie et un témoignage précieux sur la mentalité des chevaliers du XVe siècle.
Extrait de Le Jouvencel : "La guerre est une école où l’on apprend le courage, la patience et la prudence."
Mais son influence ne se limite pas à la plume. Fidèle au roi, il reste impliqué dans la politique du royaume. Toutefois, il prend ses distances avec Louis XI, dont le règne autoritaire marque un changement d’époque.
Jean V de Bueil meurt en 1477, après une vie entièrement consacrée au service du royaume. Il laisse derrière lui une image de guerrier inflexible, de stratège accompli et de lettré visionnaire.
Son engagement militaire, sa loyauté envers Charles VII et son œuvre littéraire font de lui une figure emblématique de la fin du Moyen Âge.
Son héritage se perpétue non seulement à travers son livre, mais aussi par sa lignée, qui continue à jouer un rôle dans l’histoire de la noblesse française.
Jean V de Bueil fut un acteur incontournable de la guerre de Cent Ans. Héros des batailles de la reconquête, amiral de France, protecteur du royaume et écrivain militaire, il incarne à la fois l’idéal chevaleresque et la transition vers une France pacifiée sous l’autorité royale.
Son surnom de "Fléau des Anglais" résume bien son rôle dans cette période cruciale de l’histoire de France, où l’épée et la plume se sont alliées pour défendre le royaume.
Aujourd’hui encore, Le Jouvencel reste un précieux témoignage sur l’art de la guerre et la pensée chevaleresque de la fin du Moyen Âge.
Le 17 juillet 1453 marque un tournant décisif dans l'Histoire de France. Devant la place forte de Castillon, soutenues par les cavaliers de Pierre II duc de Bretagne, les troupes de Charles VII commandées par Jean de Bueil et les frères Bureau se confrontent une dernière fois aux forces anglo-gasconnes dirigées par un capitaine expérimenté, mais vieillissant, John Talbot.
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