Robert II, dit "le Pieux", naît vers 972 dans un royaume en transition. Son père, Hugues Capet, duc des Francs et chef de file d’une puissante lignée féodale, vient d’hériter du titre royal en 987, à la suite de l’effondrement de la lignée carolingienne. Ce changement de dynastie, appuyé par l’Église, marque un tournant majeur dans l’histoire politique de la France.
Dès son jeune âge, Robert est destiné à régner. Hugues Capet veille à son éducation avec soin, le plaçant sous la tutelle de Gerbert d’Aurillac (futur pape Sylvestre II), un homme d’une érudition exceptionnelle. Robert est formé aux lettres, au chant liturgique, à la théologie, au droit canon et à la philosophie. Il acquiert une réputation de prince pieux et cultivé, à l’image du roi idéal selon l’ordre chrétien médiéval.
L’historien Richer de Reims note :
« Robert était si versé dans les sciences sacrées qu’on le croyait moine autant que prince. »
Il compose même des hymnes religieux et assiste régulièrement aux offices, n’hésitant pas à chanter avec les clercs.
Robert est le fils d’Hugues Capet et d’Adélaïde d’Aquitaine. Il appartient à une famille de grands féodaux, les Robertiens, qui ont su s’imposer dans le vide laissé par la déliquescence de l’autorité carolingienne.
Loin d’un renversement brutal, l’avènement des Capétiens en 987 marque une continuité prudente. Hugues Capet prend soin d’associer Robert à la couronne de son vivant, selon la pratique franque de l’association au trône. Robert est sacré roi en décembre 987 à Orléans, quelques mois après son père, ce qui renforce la légitimité d’une dynastie encore fragile.
À la mort de Hugues Capet en 996, Robert devient seul roi des Francs. Il hérite d’un royaume fragmenté, sans capitale fixe, où le pouvoir central repose davantage sur la fidélité des grands seigneurs et sur l’Église que sur une administration efficace.
La vie conjugale de Robert II est mouvementée et marquée par les conflits avec l’Église.
Il épouse d’abord, vers 988, Rozala d’Italie, veuve du roi carolingien Lothaire. Mais elle est bien plus âgée que lui et le mariage est un échec. Il la répudie rapidement.
Ensuite, Robert épouse Berthe de Bourgogne, sa cousine au troisième degré. Ce mariage suscite l’ire de l’Église, car les deux époux sont trop proches par le sang. Le pape Grégoire V l’excommunie, suivi par son successeur Sylvestre II. Robert résiste pendant des années, profondément attaché à Berthe, mais finit par céder sous la pression ecclésiastique.
Enfin, il épouse Constance d’Arles, issue de la haute noblesse provençale. Le mariage est politiquement utile, mais le couple est orageux. Constance, femme ambitieuse et autoritaire, s’oppose à l’influence des conseillers cléricaux de Robert. Elle favorise l’ascension de ses propres partisans méridionaux à la cour, suscitant tensions et jalousies.
Le couple aura plusieurs enfants, dont le futur Henri Ier. Mais la succession est loin d’être pacifique : les fils de Robert s’affrontent violemment, et Robert lui-même devra livrer bataille contre son propre fils Henri.
Surnommé "le Pieux", Robert II vit et règne dans la conviction profonde que le roi doit être un "rex justus", garant de l’ordre chrétien et protecteur de l’Église. Il est un chantre de la paix de Dieu, initiative ecclésiastique destinée à restreindre la violence des seigneurs en prohibant les combats certains jours et envers certaines personnes (clercs, femmes, paysans).
Il soutient activement la réforme monastique issue de Cluny. Il favorise les monastères, restaure des églises, fonde des abbayes, protège les moines. Il est en correspondance régulière avec les grands abbés de son temps et les invite à sa cour.
Dans une lettre célèbre, Adalbéron de Laon dépeint ainsi Robert :
« C’est un roi modeste, humble, doux, craintif du péché. Il ne se laisse point enflammer par la colère. Il est fidèle aux amis de Dieu, et ennemi des orgueilleux. »
Robert gouverne selon une vision théologique du pouvoir. Il se sait responsable devant Dieu, et cette conscience imprègne son action publique. Il agit avec prudence, lenteur parfois, mais aussi avec une volonté constante de maintenir la paix et la justice.
Politiquement, Robert II doit composer avec un royaume éclaté, où les ducs et comtes font souvent figure de roitelets locaux. Il tente de renforcer l’autorité capétienne par des alliances, des mariages, la protection des routes et des pèlerinages.
Sa politique repose moins sur la conquête que sur la consolidation. Il intervient ponctuellement pour soutenir l’Église ou arbitrer des conflits entre vassaux. Il tente également de s’affirmer sur l’ancien territoire carolingien, en intervenant en Bourgogne et en Lotharingie, mais sans succès durable.
L’un de ses échecs majeurs fut le siège d’Avignon (1030-1032), que Robert tente de soumettre en raison de son rattachement contesté à l’Empire. L’échec militaire montre les limites de la puissance royale, encore très inférieure à celle des grands ducs.
Robert II meurt le 20 juillet 1031 à Melun, après 35 ans de règne. Il est inhumé à l’abbaye royale de Saint-Denis, auprès de son père Hugues Capet.
Sa mort ouvre une période de troubles, car son fils Henri Ier, bien que sacré de son vivant, doit affronter la rébellion de son frère Robert, soutenu par leur mère Constance. Mais la dynastie capétienne survit à cette épreuve. Elle s’installe durablement, poursuivant son enracinement lent et prudent dans les siècles à venir.
Robert laisse le souvenir d’un roi pieux, modeste et soucieux de justice. Il est l’image même du roi chrétien, humble serviteur de Dieu dans un monde en mutation.
Longtemps, l’historiographie a propagé l’idée d’un an Mille apocalyptique, notamment sous l’influence de Jules Michelet, qui écrit au XIXe siècle :
« L’an mil s’approchait… partout des signes, des tremblements, des comètes. Les gens disaient : voilà la fin ! »
Mais les historiens contemporains, comme Georges Duby, ont rectifié cette vision exagérée. L’an 1000 n’est pas un moment de panique généralisée, mais une période de transition, de mutation lente. Les peurs eschatologiques existent, bien sûr, mais elles cohabitent avec une ferveur nouvelle, une dynamique de réforme, un renouveau monastique, une volonté de paix.
Robert II incarne ce moment charnière. Son règne symbolise à la fois la continuité du monde ancien — celui de la chrétienté médiévale, de l’héritage carolingien, des évêques-réformateurs — et l’émergence d’un ordre nouveau, celui des Capétiens.
Sa politique n’est pas flamboyante, mais elle est sage, prudente, enracinée dans la foi. À travers lui, la monarchie capétienne pose les fondations d’un pouvoir qui durera près de huit siècles.
À l’heure où l’on célèbre bruyamment des dates révolutionnaires sans âme, il est bon de se souvenir de figures comme Robert II. Il n’était pas un conquérant, ni un génie politique. Il fut un roi chrétien, profondément habité par le service de Dieu, attentif aux pauvres, aux moines, à la justice.
Son règne modeste fut un pont entre deux mondes : celui de l’ancienne chrétienté carolingienne, et celui de la monarchie capétienne, qui s’épanouira avec Saint Louis.
C’est en lui que la France commence à incarner cette vocation unique : être à la fois fille aînée de l’Église et éducatrice des peuples. Il n’est pas un roi de gloire terrestre, mais un roi de fidélité — ce qui, à bien y réfléchir, est plus grand encore.
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