Procès du Talmud

Le Procès du Talmud sous Saint Louis par Paul de Lacvivier

Nos contemporains républicains et athées aiment opposer au modèle que représente le Roi Saint Louis, le Procès du Talmud avec tout ce que cela inclut comme accusations : antisémitisme, persécutions… Paul de Lacvivier donnait donc une conférence à propos du Procès du Talmud le 24 août 2024.


Le procès du Talmud en 1244 est un événement marquant dans l’histoire

Cet épisode s’inscrit dans un contexte d’accroissement des tensions religieuses, de méfiance à l’égard des Juifs, et de tentatives de contrôle de leurs pratiques par les autorités ecclésiastiques.

Au Moyen Âge, la chrétienté européenne connaissait un regain de ferveur religieuse, notamment après les Croisades, et les relations entre chrétiens et juifs se dégradaient progressivement. Le Talmud, recueil fondamental de commentaires rabbiniques sur la Torah, avait depuis longtemps suscité la méfiance des autorités chrétiennes, car il était perçu comme une opposition intellectuelle et religieuse aux Évangiles.

Le Procès du Talmud sous Saint Louis par Paul de Lacvivier

En 1239, Nicolas Donin, un juif converti au christianisme, joue un rôle central dans le déclenchement du procès. Donin, qui avait rejoint l’ordre franciscain, adresse une lettre au pape Grégoire IX, dans laquelle il accuse le Talmud d’être rempli de blasphèmes contre le Christ et le christianisme. Il affirme que le Talmud empêche les Juifs de se convertir et contient des passages hostiles aux non-juifs.

En réponse, le pape ordonne, par une bulle émise en 1239, la saisie des exemplaires du Talmud dans toutes les communautés juives de France et la tenue d’un procès pour déterminer si ces textes devaient être censurés ou même détruits.

Le procès du Talmud se tient à Paris en 1240, sous la supervision de l’Église et avec l’appui du roi de France, Louis IX (futur Saint Louis), qui est connu pour son zèle religieux. Le débat oppose des rabbins éminents, notamment le célèbre Yehiel de Paris, à Nicolas Donin, qui représente l’accusation chrétienne.

Pendant le procès, les rabbins défendent la valeur religieuse et morale du Talmud, affirmant que les passages incriminés ont été mal interprétés ou sortis de leur contexte. Donin, quant à lui, persiste dans ses accusations, soulignant des passages qui, selon lui, sont injurieux envers le Christ, la Vierge Marie et le christianisme. Le tribunal est résolu à considérer le Talmud comme une œuvre dangereuse pour la foi chrétienne.

Malgré la défense des rabbins, le procès se solde par la condamnation du Talmud. En 1244, en application de la décision du tribunal, environ 24 charrettes remplies de manuscrits du Talmud, soit environ 10 000 volumes, sont brûlées publiquement à Paris sur l’ordre de Louis IX.


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