L'Eglise ne peut rester insensible à de tels abus, comme le remarque G. Picot :
« Du IVe au XIe siècle, la volonté d'arrêter les souffrances populaires se trouve dans les doléances des Conciles. Il y a en faveur de la paix, non pas un effort éphémère, mais une suite non interrompue d'efforts. »
L'Eglise, fidèle aux enseignements du Sauveur, veut maintenir l'ordre, le respect des droits de tous. Ses assemblées fulminent des peines spirituelles contre les oppresseurs. Le Concile de Reims (1119) enjoint aux chapelains des châteaux de cesser le service divin dès que l'on y transporte le butin de guerres injustes et de maintenir cet interdit jusqu'après réparation du dommage causé.
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Il faut d'ailleurs distinguer ici entre la Paix et la Trêve de Dieu. Les membres des conciles s'efforcent, dès la fin du Xe siècle, de mettre à l'abri des violences, et cela d'une manière permanente, les clercs, les laboureurs et leurs instruments de travail, les femmes, les marchands, les voyageurs, le bétail les édifices sacrés et leurs parvis les cimetières. Le Concile de Clermont (1095) veut également que si quelqu'un poursuivi par un ennemi se réfugie auprès d'une croix, il y reste aussi en sûreté que dans une église.
La paix universelle est le but à atteindre pour y arriver, étant données les passions de l'époque, l'Église établit des trêves obligatoires impose des limites aux guerres qu'elle demeure impuissante à empêcher complètement. Les prescriptions concernant cette trêve de Dieu varient selon les contrées. D'une façon générale, le mercredi au soleil couchant les cloches des paroisses donnent le signal de la suspension des hostilités qui ne peuvent reprendre que le matin du lundi suivant.
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Sont compris dans cette suspension d'armes l'avent, le carême, le temps pascal, les vigiles, les fêtes de la Sainte Vierge. Nombre de synodes et de conciles maintiennent, développent ces prescriptions tutélaires, sanctionnées par Nicolas II, Alexandre II, Urbain II, Pascal II, Calixte II. Les violateurs de la Trêve encourent l'excommunication, et dès le jeune âge les hommes sont tenus de jurer de la respecter. Ce serment peut être renouvelé tous les trois ans. Les Pères du Concile œcuménique de Latran (1139) ordonnent que cette Trêve soit observée inviolablement.
La Royauté, écrit Boutaric (Institutions militaires, op. cit., p. 170), est encore trop faible pour attaquer les abus de la féodalité, l'Eglise engage la première la lutte elle convoque le peuple et l'on a sous les yeux un grand et touchant spectacle. Une croisade prêchée à l'intérieur contre les seigneurs qui ne cherchent dans les guerres qu'une occasion de pillage. »
Des ligues populaires, notamment celle dite des encapuchonnés, prennent une réelle extension au Midi de la France. Elles ne tardent pas a en révoltes ouvertes, et le XIIe siècle voit leur décadence. Il ne faut pas croire à l'inefficacité de toutes ces mesures protectrices. Ces règlements n'ont point une durée éphémère, ils sont, il est vrai, fréquemment renouvelés, mais ce fait, allégué parfois pour démontrer leur inutilité, semble au contraire une preuve de l'influence heureuse et persistante qu'ils exercent si on les renouvelle c'est en vue de les modifier, en les adaptant aux exigences du temps et du lieu, et de leur donner ainsi plus d'extension en des circonstances difficiles. Ces dispositions s'étendent de bonne heure à l'Angleterre, au nord de l'Espagne, à l'Italie, à l'Allemagne. La Paix, décrétée une première fois dans la Flandre sous Beaudouin le Pieux et Drogon, évêque de Tournay, est jurée, en 1111, par les grands sous Beaudouin à la Hache qui a l'énergie de la maintenir. On constate des institutions analogues dans le Brabant et à Liège. Les évêques d'Espagne sont puissamment secondés à ce sujet par les rois d'Aragon et les comtes de Barcelone. On peut voir également vers l'an 1023 le roi Robert et l'empereur Henri II, de la maison de Saxe, se concerter fraternellement pour établir l'union dans la chrétienté. Au synode de Constance (1043), Henri III de Germanie prohibe les défis particuliers et proclame une paix publique.
En Italie, les seigneurs trouvent de plus une opposition radicale a leurs folies guerrières lors de l'extension rapide du tiers-ordre que fonde saint François d'Assise. La règle des tertiaires contient, en effet (chap. VII), un article ainsi conçu que les frères ne portent point d'armes offensives, si ce n'est pour la défense de l'Eglise et de la foi de Jésus-Christ, ou pour la sauvegarde de leur pays, ou encore avec la permission des supérieurs.
Cette disposition change au profit des petits et des humbles, l'ordre social existant ceux qu'elle favorise s'en emparent comme d'une arme dont la portée et la puissance sont inespérées. Ceux qu'elle tend à dépouiller opposent une résistance ardente, mais ils échouent devant les actes des souverains pontifes, Honorius III et Grégoire IX, qui proclament que les tertiaires sont bien des hommes de Dieu et qu'il est du devoir du Saint-Siège de les défendre. Plus de service militaire de la part d'une telle multitude plus de serments liant l'homme au service d'un autre homme ou à celui d'une faction. La féodalité italienne se sent atteinte dans les conditions mêmes de son existence. Il ne lui reste plus que les tailles et les redevances, et encore peut-on les racheter (Abbé Le Monnier, op. cit., t. II, p. 21 et suivantes).
Indépendamment de l'action du clergé, certaines règles s'introduisent peu à peu dans ce jeu de la guerre réservé aux nobles ; car « autre que gentil home ne poent guerroier », écrit Beaumanoir. Ainsi il n'est point permis d'engager la lutte sans défi préalable. Deux frères, de père et de mère, ne doivent pas recourir aux armes pour trancher leurs différends. D'un autre côté, dès le règne de Philippe-Auguste, la royauté intervient avec la pensée d'éteindre ces rivalités sanglantes qui épuisent le pays et de les transformer en actions judiciaires portées devant les tribunaux nouvellement créés.
Ce roi, généralisant une règle établie déjà par certains seigneurs ecclésiastiques, décide que les parents d'une personne offensée ne sont obligés de prendre part à sa vengeance que quarante jours après le fait qui y donne lieu, à moins qu'ils n'en soient les témoins. C'est ce que l'on appelle dans la suite La quarantaine le Roy. Saint Louis s'attache à interdire « les guerres privées dans le royaume et le duel judiciaire dans ses domaines » (Paul Viollet, Inst, polit., op. cit., t. II, p. 251).
A la suite de l'insuccès des associations populaires de la paix on voit se former dans les régions du Midi de la France des ligues entretenues au moyen d'un impôt frappant tout le monde sans distinction, Ce fonds commun de paix sert à solder des gentilshommes nommés paissiers, sorte de gendarmerie d'élite prête à marcher sur réquisition de l'évêque contre les perturbateurs de la tranquillité générale. Ces gentilhommes se trouvent remplacés plus tard par des agents royaux qui ne se montrent pas moins actifs tout en jouissant d'une grande autorité. Saint Louis mourant peut dire à son fils :
Cher fils je t'enseigne que les guerres et les contents qui seront en ta terre ou entre tes hommes que tu mets peine de les apaiser à ton pouvoir, car c'est une chose qui moult plest à Nostre-Seigneur.»
Selon l'expression si juste de Boutaric, à la fin du XIIIe siècle la Royauté tend à se substituer aux pouvoirs locaux et à étendre son action, le Roi devient le grand justicier et le grand paissier
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