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Publié le
22/12/2021

Les origines du servage en France

De l'esclavage au servage

On peut définir le servage de la glèbe ; l’état d’hommes obligés de cultiver un domaine au profit d’un maître, sans pouvoir ni quitter ce domaine ni en être détachés par le maître lui-même. Cet état constituait un progrès sur l’esclavage proprement dit. L’esclave est moins une personne qu’une chose, dont le maître peut user à son gré : il n’a pas de domicile fixe, pas de patrie, pas de droits ; le pouvoir du maître sur lui est absolu. Au contraire, le pouvoir du maître sur le serf rencontre une limite : cette limite, c’est la terre. Le serf ne peut être arraché du sol qu’il cultive. Cela est déjà un commencement de liberté : qu’est-ce, en effet, que la liberté, sinon la limite que notre droit oppose au droit d’autrui ? De cette restriction, si faible en apparence, et qui laisse subsister dans tout le reste le pouvoir dominical, des droits précieux ont peu à peu découlé pour le serf. Ne pouvant être vendu sans la terre dont il était devenu « membre, » selon l’expression d’une loi romaine, il a cessé de pouvoir être séparé de sa femme et de ses enfants, membres comme lui du même domaine : une famille stable lui a été donnée. Il a reçu en même temps un domicile, où ses intérêts et ses affections se sont fixés. Il a cessé d’être un objet d’échange, une marchandise. De meuble il est devenu immeuble, en attendant que d’immeuble il pût devenir une personne. Être attaché à la glèbe, c’est-à-dire ne pouvoir changer ni de lieu ni d’état, nous semblerait une situation intolérable : ce fut pour le pauvre esclave une amélioration immense. Le domaine qu’il lui était interdit de quitter ne lui apparut point comme une prison, mais comme la patrie, la maison, le foyer domestique, tout ce qui lui avait manqué jusque-là. Devenu serf, il commença à tenir à quelque chose, il eut des racines quelque part, il fut enfin quelqu’un. Raconter comment l’esclavage personnel s’est peu à peu transformé en servitude de la glèbe, c’est donc faire l’histoire d’un progrès relatif : c’est décrire le premier pas d’une classe opprimée vers la possession de soi-même et la liberté ; c’est indiquer la première étape d’une grande transformation sociale.

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Il restera ensuite à montrer comment le serf est devenu l’homme libre, comment le travailleur de la glèbe s’est changé en paysan, propriétaire soit du sol, soit au moins de sa personne, est devenu le cultivateur, le fermier, le métayer, l’ouvrier indépendant, à indiquer ce qu’il a gagné, ce qu’il a perdu dans cette seconde et inévitable évolution. S’il est possible de renfermer entre des dates précises ces deux moments de l’histoire des classes populaires, on peut dire que la transformation de l’esclavage en servage s’est faite, à travers des vicissitudes diverses, du IVe au Xe siècle, et celle du serf en paysan libre du Xe à la fin du XVIIIe. Les derniers serfs ont été affranchis en France à l’époque de la Révolution : mais cette transformation était virtuellement accomplie quand la Révolution éclata : celle-ci est une date, et non une cause. La première partie de cette histoire a été plusieurs fois racontée, mais sans tous les détails que le sujet comporte. On peut donc beaucoup ajouter encore aux travaux dont elle a été l’objet. Elle est d’ailleurs une introduction nécessaire à la seconde partie, d’un intérêt historique si actuel et si vivant.

Je me propose de traiter seulement ici cette première partie. Je retracerai en un tableau succinct les changements sociaux qui, pendant les siècles barbares, ont transformé peu à peu l’esclavage personnel en un servage réel, ou plutôt absorbé le premier dans le second.

Ces changements me paraissent correspondre à des époques historiques bien tranchées. Au IVe et au Ve siècle, c’est-à-dire pendant la dernière période de la domination romaine en Occident, le servage se distingue de l’esclavage personnel, et existe en même temps que celui-ci. Dans la première confusion des invasions barbares, le servage et l’esclavage cessent d’être distingués, et la situation du serf redevient aussi précaire que celle de l’esclave : cet état de choses dure plus ou moins, selon les lieux, pendant une période qui, en France, correspond à celle de la domination mérovingienne. Peu à peu la société barbare trouve son assiette, l’ordre s’établit : les serfs et les esclaves sont distingués de nouveau. Il en est ainsi à l’époque florissante de la dynastie carolingienne. Enfin, par suite de l’instabilité politique, de l’amoindrissement du luxe, de la diminution du commerce, l’esclavage domestique disparaît presque entièrement, et le servage reste seul : cette révolution coïncide avec la chute de l’Empire carolingien et la fondation de la monarchie capétienne. Alors s’ouvre pour l’histoire des personnes non libres ou de liberté restreinte une phase nouvelle, d’une infinie complexité de mouvements et de nuances, qui ne rentre plus dans le cadre de cette étude. C’est des origines seules qu’il sera question ici.

EXTRAIT DU LIVRE : Les origines du servage en France aux Éditions Voxgallia

On peut définir le servage de la glèbe ; l’état d’hommes obligés de cultiver un domaine au profit d’un maître, sans pouvoir ni quitter ce domaine ni en être détachés par le maître lui-même. Cet état constituait un progrès sur l’esclavage proprement dit. L’esclave est moins une personne qu’une chose, dont le maître peut user à son gré : il n’a pas de domicile fixe, pas de patrie, pas de droits ; le pouvoir du maître sur lui est absolu. Au contraire, le pouvoir du maître sur le serf rencontre une limite : cette limite, c’est la terre. Le serf ne peut être arraché du sol qu’il cultive. Cela est déjà un commencement de liberté : qu’est-ce, en effet, que la liberté, sinon la limite que notre droit oppose au droit d’autrui ?

264 pages

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