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Statue de Sainte Jeanne d'Arc
5 Affichettes A4 "Les inspirations du Catholique"
Publié le
07/02/2022

La fondation des léproseries au Moyen Âge

Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, les conciles et les pouvoirs publics s’occupent d’assurer l’isolement des lépreux. On se contente d’abord de huttes élevées sur quatre poteaux, dans un champ, en dehors des agglomérations d’habitants, mais non loin d’un grand chemin ; on les brûle au décès des malheureux atteints de la lèpre, avec les menus ustensiles à leur usage. Ce fait se produit dans tous les pays. Cette manière de procéder permet encore à ces infortunés d’aller et venir en liberté. Un texte de l’année 1113, publié par Augustin Thierry (Monum. du Tiers-État, I, p.256), nous parle de meseaux des environs d’Amiens se rassemblant de toutes parts pour protester contre l’arrestation arbitraire d’un des leurs. De bonne heure cependant les monastères affectent des maisons spéciales à l’internement des ladres, et sans remonter, à la suite de A. Labourt, aux fans ou grottes curatives des Celtes, aussitôt que l’état social le permet, on commence la construction de léproseries, ladreries, meselleries, maladreries dont le but essentiel est la séquestration de ces malades. Ce mouvement s’accentue, bien avant les croisades, répétons-le ; Godefroy Kurth, dans le mémoire déjà cité, donne une liste de léproseries dont l’origine constatée est antérieure au XIIe siècle et il déclare qu’il en existe un grand nombre d’autres pour lesquelles un état civil authentique ne nous est point parvenu. Il convient d’ailleurs de faire entre les Maisons Dieu et ces asiles une distinction très nette qui, ainsi que l’observe Léon Le Grand, « se traduit par des différences marquées en ce qui concerne leur fondation, leur répartition dans les diocèses, leur aménagement intérieur ».


Vue avec satisfaction par les peuples, la création de ces établissements ne nécessite ordinairement aucune formalité spéciale. Plusieurs de ces asiles, établis à frais communs, sont affectés aux malades d’un certain nombre de paroisses ; c’est ce qu’à notre époque on appelle des hospices intercommunaux. Ces maisons sont dues à l’initiative des ordres monastiques, des chapitres, des seigneurs hauts justiciers ; de Rhingraves en Allemagne ; de nobles en Italie ; du Cid Campeador lui-même à Palencia. Beaucoup tirent leur origine des communautés d’habitants et quelques-unes enfin peuvent être revendiquées par l’initiative de simples particuliers.


Leur nombre est énorme ; il suffit de citer le testament si connu de Louis VIII qui, en 1225, lègue cent sols à chacune des 2 000 maladreries de son royaume. En Dauphiné, les léproseries jalonnent les grandes routes de deux lieues en deux lieues 21. Dans le Maine, il n’y a guère de centres, tant soit peu importants, où l’on ne rencontre un de ces asiles. Léchaudé d’Anisy relève l’indication de 219 maladières pour la seule province de Normandie. Au milieu du XIVe siècle, le diocèse de Paris en compte au moins cinquante-neuf. Douai a quatre léproseries, Toul et Verdun deux, ainsi que Genève ; Metz cinq. Le territoire correspondant au département actuel du Pas-de-Calais en possède une centaine.

Le Monasticum anglicanum et la Notitia monastica fournissent à James Simpson une liste d’environ cent quinze hôpitaux de lépreux pour l’Angleterre et l’Écosse. Cet auteur pense qu’il y a lieu d’ajouter un grand nombre d’autres établissements disparus et dont le but exact n’est point spécifié. Dans ce chiffre de 115 léproseries, sept appartiennent à Londres ; six à Lynne (Norfolk) ; six à Norwich, et quatre à York. En Italie, au XIVe siècle, toute cité a une fondation affectée aux ladres, il en est de même en Espagne. La quantité de maisons de même nature ouvertes en Allemagne est considérable, ainsi que le constate Ratzinger (op. cit., p. 341). Si, conclut Godefroy Kurth, c’est à tort que l’on attribue à Mathieu Paris l’indication du chiffre de 19 000 léproseries pour toute l’Europe, ce chiffre en lui-même ne semble pas exagéré. Il ne s’agit point le plus souvent de constructions importantes. Elles se divisent on peut dire universellement en trois parties distinctes : la chapelle et le cimetière ; les bâtiments élevés pour les personnes saines chargées de la direction et de l’exploitation ; enfin le logement des malades. Les chapelles sont modestes et ne doivent porter aucun ombrage à la paroisse sur le territoire de laquelle elles s’élèvent. Nulle recherche d’architecture, « un chœur voûté éclairé de deux fenêtres, plus une nef ne comptant que deux arcades ; à l’extérieur, aucun ornement, quelques contreforts pour soutenir les murs ».

Les lépreux ont leur entrée distincte ; parfois ils n’entendent la sainte messe que par des ouvertures appelées auditoires. Il n’y a en général aucune cloche puisque l’on n’a point à convoquer les fidèles à l’office divin. L’église de l’asile de Montpellier en renferme cependant deux. On voit aussi un clocher à la léproserie de Fismes, près de Reims. Autour de l’église est un cimetière où ne peuvent être inhumés que les hôtes de la maison. Le principal corps de logis, affecté à l’aumônier, au maître (dénommé aussi commandeur, directeur, recteur, selon les localités) et à ses aides, se trouve entouré d’un jardin, de granges, écuries, celliers et autres accessoires d’une exploitation rurale. À Autun, ces bâtiments sont couverts en « thuilles ». L’habitation des lépreux occupe le côté opposé de la chapelle et comporte soit de petites huttes avec un jardinet, soit une construction assez vaste, souvent en bois et torchis, élevée d’un rez-de-chaussée sur caves, et dans laquelle chaque malade a sa chambre. À Genève, ces cellules, toutes semblables, ont une cheminée et au dehors l’image d’un saint en forme d’ornement. Les sexes sont séparés, au moins la nuit, et la vie en dortoirs existe peu en raison de la nature des maux dont sont accablés les administrés.

Un grand jardin leur est réservé ; eux seuls peuvent le cultiver et en consommer les produits ; il est séparé par un mur de la partie affectée aux personnes saines. Les porcs qu’ils élèvent ne peuvent être achetés par les bouchers. « Ilz jurent que ilz ne acheteront porc de meseaux, de mareschaux, né de barbiers » (Statuts bouchers d’Angers, ordon., mars 1388, t. VII, p. 253). Les lépreux ont habituellement une cuisine distincte garnie des ustensiles à leur usage. Toutes les maladreries sont pourvues en outre d’un puits destiné aux seuls meseaux. À signaler encore :

1° Des maisonnettes ou chambres consacrées à héberger les malades, passants, munis de pièces justifiant de leur moralité ; à Châteaudun, par exemple, l’asile n’est nullement tenu de recevoir les lépreux vagabonds ou livrés à l’ivrognerie. Aux Andelys, le gouverneur « doit faire commandement à la meschine (servante) qu’elle héberge lez povres malades trespassans, et qu’elle les couche bien et courtoisement chacun selon son estat, et les doibt héberger une fois la sepmaine et entre deux soleuls, et n’en doit on riens prendre, et leur doibt on bailler du bois de la livrée pour eulx chauffer en temps d’yver ».

Lire la suite ici : Histoire de la charité au Moyen Âge

Voici un exposé de la manière dont, aux divers âges, sont compris les devoirs des hommes envers leurs semblables. En parcourant les chapitres de ce IIIe volume, il est consolant de constater les efforts accomplis du Xe au XVIe siècle pour adoucir les misères de l’humanité. Ces efforts amènent en dépit des troubles, des famines, des pestes, la création d’un nombre immense de demeures hospitalières accueillant : pèlerins, voyageurs, malades, lépreux, pauvres accablés par l’âge. Partout les malheureux qu’atteint la maladie sont reçus et traités comme les maîtres de la maison, et des âmes généreuses se consacrent, sans relâche, à leur service. Le sentiment qui préside à cette vaste organisation est le même ; l’Église appose son empreinte sur ces œuvres ; elles obéissent à une direction supérieure unique, et font partie d’une seule famille. Ces œuvres, avec des nuances nécessaires, continuent ainsi les fondations des premiers siècles de notre ère et doivent leur force à cet esprit de renoncement, né du catholicisme, que nous voyons vivifier tour à tour les régions les plus diverses dès qu’elles entrent dans le courant de la civilisation chrétienne.

473 pages
Prix : 25 €


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