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Robert d’Arbrissel : Apôtre de la Bretagne et Père des Abbayes de Fontevraud
Un homme choisi par Dieu
Le Bienheureux Robert d’Arbrissel (v. 1045-1116) est une figure marquante de l’histoire religieuse de la Bretagne et de la France médiévale. Prédicateur infatigable, fondateur de l’illustre abbaye de Fontevraud, il incarna une forme de radicalité évangélique qui inspira des générations de fidèles et de religieux. Son charisme, son humilité et son zèle missionnaire firent de lui un modèle de sainteté.
À travers sa vie, nous découvrons un homme entièrement dévoué à Dieu, un guide spirituel qui, dans une époque troublée, sut ramener les âmes vers le Christ.
I. Les origines et la formation d’un serviteur de Dieu
Robert naît vers 1045 à Arbrissel, un petit village de Bretagne (actuel département d’Ille-et-Vilaine). Son père, un modeste prêtre, lui donne une éducation chrétienne rigoureuse. Doué pour l’étude, il est envoyé à l’école cathédrale d’Angers où il se forme à la théologie.
C’est à partir de Grégoire VII (pape de 1073 à 1085) que l’Église accentue la lutte contre le mariage des prêtres. En 1074, il condamne officiellement le nicolaïsme (nom donné au mariage des clercs) et impose progressivement le célibat obligatoire.Cependant, la réforme mettra plusieurs siècles à s’imposer complètement, et au XIe siècle, il existait encore des prêtres mariés, surtout dans les paroisses rurales.
Le cas du père de Robert d’Arbrissel
Dans ce contexte, il est probable que le père de Robert ait été un prêtre ordonné avant que l’interdiction ne soit strictement appliquée, ou qu’il ait simplement vécu comme prêtre tout en ayant une famille, comme cela se faisait encore dans certaines régions.
Ainsi, Robert d’Arbrissel a grandi dans une famille chrétienne, où son père, bien que prêtre, a pu lui transmettre une éducation religieuse rigoureuse, ce qui explique en partie sa vocation future.
Sa piété et son intelligence lui valent d’être remarqué par l’évêque de Rennes, qui le prend sous sa protection. Il devient chanoine et professeur, enseignant la théologie et les Saintes Écritures avec une ferveur qui attire de nombreux disciples.
Cependant, sa vocation ne se limite pas à l’étude : il sent en lui l’appel à une vie plus radicale, plus proche des pauvres et de l’Évangile. Cet appel va le mener à un chemin inattendu.
II. L’ermite au désert : une vie de prière et d’ascèse de Robert d’Arbrissel
Vers 1090, un événement décisif marque sa vie. Après avoir exercé la charge d’archidiacre à Rennes, il choisit de tout quitter pour mener une vie d’ermite dans les forêts du Maine et de l’Anjou.
Ce choix radical n’est pas une fuite mais une quête d’union avec Dieu. Comme les Pères du désert, Robert se plonge dans la prière et la pénitence. Il vit dans une extrême pauvreté, s’alimentant de peu, revêtu d’une simple tunique de bure, dormant à même le sol.
Son exemple attire bientôt d’autres âmes en quête de perfection. De nombreux disciples viennent se placer sous sa direction spirituelle. Il leur enseigne la radicalité de l’Évangile : l’abandon du monde, la prière incessante, la charité envers les plus pauvres.
🔹 Anecdote : On raconte que Robert, par humilité, refusait tout confort, allant jusqu’à donner ses propres vêtements aux mendiants. Un jour, un disciple lui demanda : « Maître, comment supporter le froid de l’hiver sans manteau ? » Il répondit simplement : « Jésus n’avait-il pas moins encore ? »
III. Robert d’Arbrissel itinérant : le nouvel apôtre de Bretagne
Loin de rester reclus, Robert sent bientôt que Dieu l’appelle à une mission plus vaste : évangéliser les foules. Il commence à prêcher dans toute la Bretagne et l’Anjou, attirant une multitude de fidèles.
Son charisme est tel que des foules entières accourent l’écouter. On compare souvent son influence à celle de saint Bernard un siècle plus tard. Sa prédication est empreinte de ferveur évangélique, de dénonciation des injustices et d’appel à la conversion.
Il exhorte les seigneurs à plus de justice, les moines à plus de ferveur, les riches à la charité, et les pauvres à garder confiance en Dieu.
🔹 Anecdote : Un jour, un noble arrogant l’interrogea en public : « Prêtre, pourquoi prêches-tu aux pauvres alors qu’ils ne peuvent rien t’offrir ? » Robert répondit avec douceur : « C’est à eux que le Christ a promis le Royaume des Cieux. Et vous, Seigneur, êtes-vous certain d’y entrer ? » L’homme, frappé par ces paroles, se convertit et se fit moine.
Son rayonnement atteint Rome, où le pape Urbain II, impressionné par sa sainteté, lui accorde son plein soutien. Robert devient l’un des plus influents prédicateurs de son époque.
IV. La fondation de Fontevraud : un modèle unique de vie religieuse
En 1101, Robert fonde son œuvre la plus marquante : l’abbaye de Fontevraud.
Cette abbaye présente une particularité exceptionnelle : elle est double, c’est-à-dire qu’elle abrite à la fois des moines et des moniales sous la direction d’une abbesse, en vertu d’une inspiration divine reçue par Robert.
Cette organisation surprend mais correspond à sa vision d’une Église où les femmes ont un rôle spirituel important, sous le signe de la Vierge Marie.
Les règles de Fontevraud sont exigeantes :
- Vie de prière et de pénitence
- Obéissance stricte à la règle de saint Benoît
- Service des pauvres et des malades
Rapidement, l’abbaye attire de nombreuses vocations, y compris parmi les grandes familles nobles de France. Fontevraud devient un centre spirituel influent, soutenu par la reine Aliénor d’Aquitaine et d’autres figures royales.
La vie des saints pour tous les jours de l’année
En ce temps de défaillances, rien n’est plus propre à relever les courages abattus, à ranimer les âmes énervées, que le spectacle des grandes vertus pratiquées par les saints.
V. Une mort en odeur de sainteté
Après des années de prédication et de fondations monastiques, Robert sent approcher son heure. En 1116, il meurt entouré de ses disciples, après avoir transmis ses dernières recommandations.
Ses dernières paroles témoignent de son humilité : « Que mon âme soit confiée à la miséricorde de Dieu, car je n’ai fait que ce qu’Il m’a ordonné. »
Sa réputation de sainteté est immédiate. Des miracles sont rapportés sur sa tombe, et les fidèles viennent en pèlerinage à Fontevraud.
VI. L’héritage spirituel de Robert d’Arbrissel
L’influence de Robert d’Arbrissel dépasse largement son époque. Son œuvre a marqué la Bretagne et toute la chrétienté par plusieurs aspects :
1. La pérennité de Fontevraud
L’abbaye qu’il a fondée devient l’un des plus grands centres monastiques de France. Elle accueille des générations de religieuses et devient même la nécropole des rois Plantagenêts.
2. Un modèle de prédication évangélique
Sa vie rappelle celle de saint François d’Assise : un appel radical à la pauvreté et à l’amour du Christ.
3. Un défenseur des femmes dans l’Église
Son choix de confier une abbaye mixte à une abbesse était audacieux pour l’époque. Il a démontré que les femmes avaient un rôle spirituel essentiel dans l’Église.
Une sainteté à redécouvrir
Robert d’Arbrissel fut un homme de Dieu, un prédicateur infatigable, un bâtisseur d’âmes et d’abbayes. Sa vie illustre une foi inébranlable et un amour total du Christ.
Son œuvre se perpétue à travers Fontevraud, mais son exemple est plus actuel que jamais : dans un monde en quête de sens, son message d’amour, de pauvreté et de charité reste une source d’inspiration.
Que son intercession nous obtienne la ferveur et l’abandon à la volonté divine, à l’image de sa propre vie. Bienheureux Robert d’Arbrissel, priez pour nous !
Commentaires
Une réponse à “Robert d’Arbrissel : Apôtre de la Bretagne et Père des Abbayes de Fontevraud”
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Je suis ravi par le témoignage de vie du Père Robert d’Arbrissel.
Toute sa vie a été le reflet de l’évangile.
Il s’est donné pour ses semblables. C’est un grand témoin de l’amour de Dieu

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