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Saint Remi parrain de la France – Adrien Abauzit, Jean-Noël Toubon | Victoire des Martyrs
Ces paroles prophétiques du vieil apôtre des Francs, de celui que dom Marlot appelle « l’astre brillant de notre église de Reims, le père des rois, l’ange tutélaire de la France », nous revenaient à la mémoire au moment où nous commencions à écrire cette Vie de saint Remi. Oui, quoi qu’elle puisse dire ou faire, la France reste et doit rester ce que Dieu l’a faite. Fille aînée de l’Église, elle trouvera sa force et sa gloire à demeurer étroitement unie à sa mère. Sa destinée providentielle est de mettre au service de la vérité sa vaillance et le prestige de son nom, d’être ici-bas le sergent du Christ et d’accomplir en ce monde les gestes de Dieu.
Saint Remi (ou Rémi) : L’évêque qui baptisa la France
Saint Remi, ou Rémi de Reims, est une figure incontournable de l’histoire chrétienne de la France. Né vers 437, probablement à Cerny-en-Laonnois, il fut l’un des grands évêques de l’Église catholique au Ve siècle et reste surtout célèbre pour avoir baptisé Clovis, roi des Francs, lors d’une cérémonie qui a marqué la naissance de la France chrétienne.
Un jeune homme prodigieux
Dès son plus jeune âge, Remi se distinguait par son intelligence, sa piété et ses vertus. D’après la tradition, il aurait été élu évêque de Reims à l’âge de 22 ans, ce qui témoigne de la reconnaissance de ses talents spirituels et intellectuels. Son diocèse de Reims était alors situé au cœur de la Gaule romaine, une région marquée par les invasions barbares et les divisions religieuses entre catholiques et ariens.
Saint Remi – apôtre des Francs
Apprenez, mon fils, disait saint Remi à Clovis, la veille de son baptême, « que le royaume de France, est prédestiné par Dieu à la défense de l’Église romaine, qui est la seule véritable église de Jésus-Christ. Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes de la terre ; il embrassera toutes les limites de l’empire
Le baptême de Clovis : Une nation chrétienne
L’acte le plus emblématique de la vie de saint Remi est sans conteste le baptême de Clovis, roi des Francs, qui eut lieu probablement en 496, après la victoire de Clovis à la bataille de Tolbiac contre les Alamans. Selon la légende, Clotilde, l’épouse catholique de Clovis, joua un rôle essentiel dans sa conversion, mais c’est saint Remi qui l’accompagna spirituellement et le convainquit d’adopter la foi chrétienne.
La cérémonie du baptême de Clovis, qui eut lieu à Reims lors de la nuit de Noël, est un moment fondateur dans l’histoire de la France. En baptisant Clovis, Remi fit entrer la nation franque dans le giron de l’Église catholique, inaugurant ainsi le titre de « Fille aînée de l’Église » que la France portera par la suite. Remi, selon la légende, aurait prononcé ces paroles célèbres : « Courbe la tête, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré. »
Son héritage
Saint Remi continua d’œuvrer pour l’unité de l’Église en Gaule après le baptême de Clovis. Il mourut vers 533, après avoir dirigé le diocèse de Reims pendant plus de 70 ans. Considéré comme l’un des grands apôtres de la France, il est enterré dans la basilique qui porte aujourd’hui son nom à Reims. Canonisé après sa mort, il est fêté chaque année le 1er octobre.
Saint Remi a non seulement marqué l’histoire de la France en jouant un rôle clé dans la conversion des Francs, mais il a aussi été un modèle de foi et de persévérance chrétienne. Son œuvre est profondément inscrite dans l’âme religieuse et politique de la France.

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